lundi 26 avril 2010

Journée doctorale : WORK IN PROGRESS, 2ème édition, par les doctorants du RIRRA21, vendredi 7 mai 2010

WORK IN PROGRESS 2 – Vendredi 7 mai 2010 – Salle Jourda



Voici le programme des différentes communications des doctorants du centre RIRRA21 de l'Université Paul Valéry:



9h - Allocution de Marie-Ève Thérenty (directrice du RIRRA21)

9h10 - Allocution de Jonathan Devaux (Responsable de la journée)


- 1ère séance : processus d'écriture, genèse de la recherche (Répondant : Marie-Ève Thérenty)



9h20 - Béatrice Milz - L'odyssée d'une thèse ou les pérégrinations du travail de recherche

9h40 - Jean-Christophe Olive - Genèse littéraire / Genèse du texte scientifique : des processus d'écriture analogues

10h - Répondant / Questions



- 2e séance : processus d'écriture, suite et fin … (Répondant : en attente de confirmation)



10h20 - Prisca Grignon - fonctions des novélisations/novellisations, éléments de réflexion.

10h40 - Olivier Gutttierrez - La route chez Chabrol

11h - Répondant / Questions


- 3e séance : réseaux, itinéraires et circulation des idées (Répondant : Pierre Citti)



11h20 - Véronique Silva Pereira - « Un réseau européen de revues symbolistes ? Infrastructure en chantier et problèmes de connexion… »

11h40 - Slimane Ait Sidhoum - Le voyage en Algérie au XIXe siècle ou la découverte d'un orient de proximité

12h - Répondant / Questions



- 4e séance : supports et techniques (Répondant : Jacques Choukroun)



13h30 - Bastien Cheval - Le Corps Humain dans le Cinéma d'Animation

13h50 - Yannick Pourpour - Les différents visages de Lola Montès

14h10 - Répondant / Questions



- 5e séance : poétiques (Répondant : Agathe Lechevalier)



14h30 - Amélie Chabrier - Poétique de la chronique judiciaire

14h50 - Stéphanie Serre - La parole en acte au cinéma, poétique et éthique de l'écart.

15h10 - Répondant / Questions



- 6e séance : représentations des mondes (Répondant : Gérard Lieber ou Marion Poirson)


15h40 - Caroline Hermosilla - Expression d'une dialectique de l'utopie au cinéma.

16h00 - Delphine Padovani - Le théâtre du monde dans l'écriture dramatique contemporaine francophone. Cadre et structures.

16h20 - Répondant/Questions


samedi 24 avril 2010

Journée d’hommage à Eric Rohmer : suite de conférences au musée d’art et d’histoire de Saint-Denis, le vendredi 28 mai 2010


Journée d’hommage à Eric Rohmer :
suite de conférences au musée d’art et d’histoire de Saint-Denis
(métro Porte de Paris), le vendredi 28 mai 2010

Variations sérielles dans l’œuvre cinématographique d’Eric Rohmer


Eric Rohmer est ce réalisateur français qui a su mettre en tension l’éthique et l’esthétique, au risque de diverses failles, mais aussi avec un désir de les accorder, loin de tout moralisme étroit, et même avec humour. Comme on sait, il a ancré résolument des thématiques classiques – littéraires et philosophiques – dans son époque, contribuant, quoique d’aucuns aient pu en dire, à forger l’air du temps. C’est qu’il a oeuvré avec une sensibilité d’accueil très grande vis à vis de la jeunesse et, si l’on croit qu’il la soumet à un anachronisme désuet, encore conviendrait-il de juger sur place les audaces formelles du réalisateur et d’apprécier les écarts ou torsions induites dans le façonnage de ses personnages, et aussi dans les variations diverses de ses mises en espace et de ses autres procédés cinématographiques.

Lors de cette journée d’hommage au réalisateur interviendront quelques enseignants-chercheurs du Département Cinéma de l’Université de Paris 8 et un doctorant, chargé de cours à l’Université d’Artois (art du spectacle cinématographique). Tous, au sein de la critique universitaire, sont convaincus de l’actualité insistante des opus rohmériens. Chaque participant privilégiera un film ou une série, voire tiendra un propos où il est question de l’ensemble de l’œuvre. Il le fera en s’attachant à un ou plusieurs morceaux choisis à l’intérieur du temps dont il disposera.

Programme de la journée :

9h00 - 9h30 Accueil des participants

9h30- 9h45 Allocution d’ouverture par
Pascal Binczak, président de L’Université de Paris 8

Présidente de la matinée - Suzanne Liandrat-Guigues

9h45 - 10h25 première intervention
Frédéric SABOURAUD - Suspense et mise à l'épreuve des croyances ( Les Nuits de la pleine lune - Le Rayon vert - Pauline à la plage )

10h30 - 11h10 deuxième intervention
Prosper HILLAIRET- Cadence/décadence dans le cinéma de Rohmer ( dans les premiers courts-métrages )

11h15 - 11h35 PAUSE

11h35 - 12h15 troisième intervention
Patrick LOUGUET - Courses mécaniques du désir : automobile vs cyclomoteur (parenthèse méditative et poursuite urbaine dans le film Ma nuit chez Maud )

12h15 - 12h45 DISCUSSION

12h45 - 14h15 PAUSE DÉJEUNER

Reprise des conférences

Président de séance de l’après-midi - Patrick LOUGUET

14h15 - 15h55 quatrième intervention
Jean-Paul FARGIER - Du pari au miracle de Ma nuit chez Maud au Conte d’Hiver

14h55 - 15h35 cinquième intervention
Pierre-Éric JEL - D’exquises manières pour de délicieuses sensations (Les amours d’Astrée et Céladon)

15h35 - 15h55 PAUSE

15h55 - 16h35 sixième intervention
Suzanne LIANDRAT-GUIGUES - Le signe du lion : une moderne flânerie

16h35 - 17h15 DISCUSSION

Appel à contributions : Cahiers CIRCAV n°22 « Cinémas et Nouvelles technologies »

APPEL A CONTRIBUTION

Cahiers CIRCAV n°22

« Cinémas et Nouvelles technologies »


Pour son prochain numéro, les Cahiers CIRCAV sont à la recherche de contributions sur le thème « Cinémas et Nouvelles technologies ».

Coordination Patrick Louguet et Fabien Maheu


Cinémas et Nouvelles technologies


1980…1990…2000…2010 : toutes ces décennies ont, chacune à leur tour, été proclamées celles des Nouvelles Technologies (NT) et même, dès les années 80 avec l’essor de l’informatique et l’évolution de la vidéo, a été forgé l’acronyme des TIC pour désigner, à partir des NT, les technologies de l’information et de la communication (NTIC, si l’on veut).

On connaît bien désormais les deux axes problématiques principaux sur lesquels se sont focalisées recherches et pétitions de principe : celui de l’actuel et du virtuel et celui du numérique et de l’analogique. Il suffit d’en croiser les termes pour obtenir toutes les questions suscitées par de tels axes, de la mise en crise de la notion de virtuel jusqu’à la thèse paradoxale, mais vraie, d’une actualité figurale du numérique : plus personne aujourd’hui n’oserait opposer de manière simpliste le virtuel au réel dès lors qu’il y a une véritable expérience vécue des mondes virtuels, engageant de multiples sensations et émotions. Le paradoxe de cette phénoménalisation perceptive, c’est qu’elle dépasse la monotonie répétitive des signes binaires qui la conditionnent (et dont l’unité de base serait l’octet) même si, au pôle d’un transcodage imagé des simples bits, elle atteindrait peut-être sa limite en se diluant dans le trop plein d’une saturation visuelle, ou dans le trop peu d’un pur évanouissement. Car, cheminant entre ce qui l’a faite naître et ce qui peut la faire disparaître (le destin de toute image vue, au fond dès lors qu’elle est régie par la finitude de sa durée), elle est passée toutefois par toutes les séductions de la figure.

Dans ce numéro des Cahiers CIRCAV Cinéma et Nouvelles Technologies, il n’est pas question de recenser les nombreux – et déjà classiques – débats, qui, tel le serpent de mer, refont surface périodiquement ; mais de dresser un certain état des lieux de ce que l’on peut désormais percevoir sur le grand écran lorsqu’on se rend dans une salle obscure. En un tel lieu – comme lorsqu’on regarde une œuvre de Pierre Huygue, Bill Viola ou de Thierry Kuntzel1 sur un écran dont les bords sont les limites d’un grand mur de salle de musée, ou sur les toiles tendues dans la grande nef du Fresnoy – on se met, avec la plus grande disponibilité possible, en état de regarder et d’écouter des œuvres qui, pour être hybrides ou composites, n’en appartiennent pas moins au septième art. C’est dire combien les questions d’esthétique nous intéressent en ce numéro. Les nouvelles technologies, offrant divers procédés de numérisation d’images photographiques et picturales (dessins, gravures, gouaches, lavis etc.) jusqu’à l’édification « pure » d’images de synthèse 3D, ont pris un essor considérable dès les années 2000. Pour ne considérer que le cas des films d’animation, le film Kirikou et la sorcière de Michel Ocelot constitue en France l’une des pierres de touche de cette évolution accélérée favorisant la mixité des moyens. Avatar de James Cameron représente aujourd’hui aux Etats-Unis un recours à l’image de synthèse 3D ayant atteint un très haut niveau de perfectionnement. Dans ce film, l’image 3 D n’est pas pour autant aussi radicalement ou exclusivement synthétique – numériquement synthétique – dès lors que, sur le grande surface de l’écran, des regards humains, de forte intensité expressive, percent encore à travers les textures des peaux artificielles. Cependant, la prise en considération des années 80 oblige à dire que c’est Tron qui, au début de cette décennie, a pris la place de Mary Poppins dans le cœur des enfants. C'était bien là le premier exemple de mixité avec des images de provenance purement numériques, une première en la matière.

Au-delà des genres fantastiques ou merveilleux et du cinéma d’animation, c’est l’ensemble du septième art qui est donc concerné par les progrès technologiques : s’ajoutant à l’utilisation par Eric Rohmer des ressources offertes par les Nouvelles Technologies dans son film l’Anglaise et le duc, il faut considérer celui que Peter Greenaway continue de faire, malgré ses déclarations provocatrices et dénégatoires sur la mort du cinéma (ne serait-ce que sous la clause du personnage en costume, non évacué !) avec l’un de ses opus récents, Les valises de Tulse Luper (The Tulse Luper Suitcases, a Personnal History of Uranium).

Mais aussi, en amont de la diffusion sur grand écran, avant qu’un film ne soit réalisé, il y a sa production. En ce numéro 22 des Cahiers CIRCAV, il nous a semblé intéressant de considérer également les nouvelles pratiques – sociales, économiques, industrielles, technologiques – induites par des technologies ayant atteint en 2010 un degré extrême de sophistication ; tout comme il nous a semblé intéressant de considérer dans quelle mesure les conditions de la praxis, aussi bien celle du tournage que celle du montage, sont désormais profondément affectées par les NT. En traçant ces axes de réflexion , on pense alors une nouvelle fois à la question des effets spéciaux dans des œuvres qui persistent à faire jouer des acteurs « en chair et en os », quitte à faire subir aux corps organiques certaines transformations. Dès lors, une approche historique – par exemple celle des monstruosités – devrait permettre de voir en quoi une différence de degrés dans le moyens conduit ou non à une différence de nature entre les œuvres. Parmi celles-ci, et à l’intérieur du genre fantastique, il y a celles que l’on subsume dans l’espèce des films dits « fantastiques horrifiques » étant entendu que, si certains films d’horreurs sont fantastiques (tous ne le sont pas, leur « hyperréalisme » les faisant basculer parfois dans le fantastique à leur corps défendant), tout film fantastique, pour être mystérieux, n’est pas pour autant horrifique.

Enfin, ce numéro accueille également la prise en considération d’œuvres vidéo-artistiques (si le cinéma est désormais séculaire, l’art vidéo, né dans les années soixante, en est bien sa branche cousine), et même d’œuvres numériques analogiquement transcodées dès lors qu’elles affirment leur présence au sein d’installations muséales (quelle est d’ailleurs l’œuvre numérique, fût-elle de fabrication « la plus pure », qui échapperait à son exhibition analogique ?) Car les lieux de matérialisation des œuvres considérées sont les grands écrans des salles de cinéma, mais aussi les murs ou autres surfaces de projection des salles des musées ainsi qu’on l’a signalé pour les trois grands maîtres de l’art vidéo. Désormais, en ces lieux d’affirmations, simultanées ou conjointes, des arts modernes et contemporains, la tendance “lourde” y est celle de la vidéoprojection sur grand écran, plutôt que la monitorisation sur petits écrans2 : le mur d’images constitué de moniteurs empilés, décliné en diverses modalités chez Nam June Paik ou Marie-Jo Lafontaine – pour ne considérer que deux créateurs – est négligé, voire abandonné aujourd’hui par les nouvelles générations d’artistes (en cela dépendant des outils et machines disponibles sur le marché, ou de la possibilité ou non de faire réparer les anciennes, de faire assurer leur maintenance etc.3) .En revanche des œuvres nécessitant la projection en triptyque ou en polyptique sur grands écrans maintiennent cette actualité intempestive que leur avait conférée des fondateurs comme Bruce Nauman ou Bill Viola, renouant, mutatis mutandis, avec les triptyques et polyptiques prônés des les années 20, au sein de l’avant-garde cinématographique, par Abel Gance. Par exemple l’œuvre Calypso d’Anthony Rousseau, présentée au Panorama 10 de Juillet 2008 au Studio International d’Art contemporain, Le Fresnoy qui l’a produite


Patrick Louguet et Fabien Maheu


Cahiers CIRCAV n° 22 « Cinémas et Nouvelles technologies » (2011)

A titre indicatif, regroupement possibles des articles dans les rubriques suivantes :

  • Stars, acteurs et personnages de l’ère numérique

  • Les monstres du cinéma fantastique

  • Cinéma, art vidéo et arts numériques

  • Les nouvelles diffusions : en salles de cinéma et en musées

  • La production des nouvelles images



Merci d’envoyer vos propositions d’articles (une demi-page) au plus tard le 31 mai 2010 aux adresses suivantes : patrick.louguet@sfr.fr et fabienmaheu@gmail.com


Notes:

1 Deux lieux d’“affirmation-exhibition” dans de fortes présences : 1) Le musée d ‘Art moderne de Paris (Avenue Wilson) qui au printemps 2006, en deux salles distinctes, y diffuse exclusivement deux œuvres de Pierre Huygue, This is not a Time for Dreaming Huygue et A Journey That Wan’t. Dès lors que la totalité de la surface du mur est mobilisé pour la projection , la salle de musée devient une boîte gigantesque sur le sol de laquelle on n’hésite pas à s’asseoir en tailleur ou à s’allonger. 2) La grande nef du Fresnoy, toujours hantée par la présence du cinéma et de sa branche cousine, l’art vidéo : confer la très belle exposition qui a eu lieu à Tourcoing au Studio National des Arts Contemporains du 27/02/2010 au 25/04/2010 : Thierry Kuntzel et Bill Viola, deux éternités proches (commissaire Raymond Bellour).

2 On peut évoquer aussi la projection sur écran à l’échelle d’un très grand mur et en continu (lointain écho au cinéma permanent disparu dans les années soixante dix) de l’œuvre de Koen Theys, The Vanitas Record, qui s’est tenue à Paris, au Musée Maillol, dans le cadre de l’exposition « Vanités : c’est la vie ! » de février à juin 2010.

3 Cf. le n° 12 de la revue artpress 2, « Arts technologiques, conservation et restauration » (février/mars/avril 2009).

mercredi 21 avril 2010

Journée d'étude : Les formes brèves audiovisuelles (cinéma, télévision, Internet, téléphone portable), 22 Juin 2010, Université de Limoges

Journée d’étude
Les formes brèves audiovisuelles
(cinéma, télévision, Internet, téléphone portable)


Lieu : Université de Limoges – CeReS (Centre de Recherches Sémiotiques)

Date : 22 juin 2010

Comité organisateur
- Amandine Kervella (post-doc) - Université de Limoges (CeReS)
- Sylvie Périneau (MCF) - Université de Limoges (CeReS)
- Florence Rio (MCF) - Université de Lille 3 (GERIICO)
Comité scientifique
- Marie-France Chambat-Houillon (MCF) - Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
(CEISME)
- Amandine Kervella (post-doc) - Université de Limoges (CeReS)
- Guy Lochard (Professeur) – Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 (CIM)
- Sylvie Périneau (MCF) - Université de Limoges (CeReS)
- Florence Rio (MCF) - Université de Lille 3 (GERIICO)
En partenariat avec l’INA


Texte de cadrage

Orientation globale

Dans la pratique culturelle audiovisuelle, les formes brèves, en croissante augmentation, nous incitent à nous questionner quant aux stratégies et postures
discursives qui les sous-tendent, quant à leur réception (visée et promise ou réelle) ou encore quant à leurs dispositifs et principes de construction. Pour cette journée d’étude, l’ancrage épistémologie souhaité est celui des analyses communicationnelles en vigueur pour les discours médiatiques (notamment l’approche sémiotique, l’analyse de discours,etc.)
Un premier champ d’investigation porte sur l’identification de l’objet : que sont
au juste les formes brèves ? Selon les médias (au cinéma, à la télévision, sur Internet ou sur téléphone portable), selon les orientations discursives (fiction, documentaire, communication institutionnelle, etc.), voire selon les durées elles-mêmes, parlons-nous de la même forme brève ?

Un second axe interroge les stratégies discursives et les logiques d’acteurs :
comment les formes brèves sont-elles investies par ceux qui s’en emparent ? Quelles
stratégies communicationnelles et situationnelles voyons-nous apparaître dans les
discours des acteurs institutionnels et bien identifiés (dont les créateurs, les chaînes, les marques, les diffuseurs) aussi bien que dans ceux d’acteurs plus « sauvages » ou moins institutionnalisables (les internautes, les créateurs amateurs) ? Nous pouvons
escompter alors que ni la scénographie énonciative ni les modes de légitimation ne
seront comparables. Quelles sont les particularités de ces formes brèves par rapport aux autres programmes télévisuels mais également du point de vue des genres audiovisuels et de leurs promesses ?

Par ailleurs, le troisième axe porte sur la possibilité d’identifier des procédés
constitutifs et rhétoriques identiques, transversalement aux différentes productions.
Leur degré de spécificité devra être déterminé en comparant les diverses formes brèves les unes avec les autres ou avec des formes longues.
Enfin, notre questionnement envisage la réception des formes brèves. La brièveté
a parfois pour corollaire un soupçon d’imperfection comme si toute production courte était la réduction d’un format plus long, existant ou virtuel. Comment les formes brèves s’apprécient-elles ? Comme des productions autonomes ? Comme des intermèdes, faute de mieux ?

Détail des pistes souhaitées

Que ce soit sur Internet, à destination des écrans des téléphones portables ou à la
télévision, l’essor en France comme ailleurs de productions aux formats courts impose que nous nous saisissions de la question.
Se généralisant sur les antennes depuis maintenant plus de dix ans, les programmes courts n’ont cessé de fleurir à la télévision et de se diversifier, tant dans
leurs formes que dans les thématiques abordées. Ainsi, des programmes de prévention comme Gestes d’intérieur (France 3), Y’a pas de mal (M6) qui utilise l’animation ou encore, dans un registre interactif, 100 dangers, sans danger (TF1) côtoient la fiction avec des séries telles que Un gars, une fille, Caméra café ou Kaamelot. Aujourd’hui, pour alimenter leurs grilles de ces fictions courtes, les chaînes se tournent de plus en plus souvent vers le web où pullulent les mini séries déjà plébiscitées par les internautes.

Au cinéma également, le développement et la visibilité des programmes courts ne
cessent de s’accroître. En témoignent, par exemple, le nombre et le succès grandissant des festivals généralistes ou thématiques consacrés à ce format spécifique. Si le festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand se distingue depuis 32 ans par le nombre de ses entrées et la qualité de sa programmation, d’autres villes parmi lesquelles Nice, Brest, Nîmes ou Roanne proposent ce type de festivals. Et c’est maintenant aux films de poche, réalisés grâce et à destination des téléphones portables et des écrans mobiles que se consacrent de nouvelles manifestations comme le Festival Pocket Films du Forum des Images ou le Mobile Films Festival. De même, la compétition « Mobile » s’est invitée au Festival Européen des 4 écrans, programmé fin 2009, à l’INA.
L’accessibilité de nouvelles générations de téléphones portables incluant des caméras vidéo, la simplicité des possibilités de partage de ces vidéos offertes par des plateformes de diffusion ont en effet permis une véritable explosion de ces films de poche.

Pourtant, aucune recherche conséquente en France ne porte sur l’ensemble des
formes brèves de la production audiovisuelle, analysées du point de vue des incidences et enjeux de la brièveté. Cette journée d’étude s’appuie sur un programme de recherche initié au CeReS (Centre de Recherches Sémiotiques) sur les formes brèves à la télévision.
Elle a pour objectif de poser un premier état de la recherche en vue d’aboutir à une
typologie des formes brèves et de leurs matrices rhétoriques. Nous aimerions réunir
des contributions qui soient aussi bien des cas d’étude particuliers que des
réflexions théoriques plus générales.

En matière de formes brèves, dans les domaines du cinéma, de la télévision et à
destination d’Internet ou des écrans mobiles, seront les bienvenues les propositions
abordant entre autres les axes suivants :

1) Notion même de forme brève
Qu’entend-on par « forme brève » ? La multiplicité des désignations existantes
(mini programmes, programmes au format court, shorts, interlude, mini séries ou
encore courts métrages) n’est acceptable scientifiquement que si la variété des noms accompagne des modifications de genre ou de discours et non de simples variations de surface.
En outre, les termes de mini série ou de mini programme font peser sur ces
formes un soupçon de dégradation par rapport à des formes plus longues, qui seraient, elles, authentiques. Nous attendons donc des propositions questionnant la notion même de brièveté ou cherchant à établir une taxinomie, un panorama des formes brèves suivant les différents médias ou supports et suivant les genres (fiction, documentaire, etc.).

2) Stratégies discursives et logiques d’acteurs
Comment l’articulation entre les différentes instances des formes brèves se
réalise-t-elle ? Pour la télévision, au moins deux instances, la chaîne et l’instance de
réalisation se partagent l’énonciation du programme court et la polyphonie énonciative est encore susceptible de s’approfondir. Mais lorsqu’une marque contracte un parrainage par l’entremise d’un programme court, il semble bien que se réalise une hybridation entre information et communication, entre publicité et programme. Les formes brèves constituent-t-elles alors un genre à l’intérieur du seul discours promotionnel ?
Il est plusieurs façons de se positionner par rapport aux formes brèves : s’en
emparer réellement dans les contenus comme dans les valeurs, s’en servir pour
développer des stratégies éditoriales opportunistes ou encore les considérer comme
succédanés de programmes. En effet, les formes brèves peuvent apparaître comme des cases imposées, qu’il faut remplir indépendamment du contenu lui-même. Ou comme déclinaisons d’un format long. Elles peuvent également se révéler être des
transpositions médiatiques de discours socialement identifiés. Ainsi, D’art d’art, diffusé sur France 2, condense en une minute trente la critique d’art et le discours muséal. Mais du fait même de leur brièveté, d’autres programmes courts n’ont-ils pas plus de marge pour une liberté d’énonciation et pour une création de contenus ? Au niveau des séquences, l’hybridation discursive et le mélange des modes ou des tons, entre le sérieux et la fantaisie ne sont-ils que des artifices rhétoriques ou démontrent-t-ils que le court est un programme au sens plein ? Ou encore, en vertu d’une adaptation entre production audiovisuelle et usages constatés, les formes brèves ne sont-elles qu’une parade au zapping ?
Par ailleurs, les spécificités de la production dans des formats courts, notamment
sur Internet et sur les écrans mobiles, ne viennent-elles pas reformuler les logiques
d’acteurs institutionnalisés dans les différents domaines de l’audiovisuel ? A travers les expériences des chaînes elles-mêmes (France 5 et ses web-docs « Portraits d’un
nouveau monde »), celle de David Lynch avec sa série documentaire Interviewproject, il apparaît que les courts peuvent aider à renouveler, sinon des genres, du moins leurs pratiques de diffusion. Enfin, avec les productions amateurs qui s’observent sur Dailymotion, Youtube ou d’autres sites dédiés, c’est tout un pan d’une pratique qui s’ouvre à des usages moins prévus, avec une stratégie discursive plus ou moins improvisée et un positionnement énonciatif pas toujours explicite. Suffit-il de dire que ces productions oscillent entre le discours de fan et son double critique, le discours parodique ?

3) Constitution de la forme et procédés rhétoriques
S’il faut dire, raconter ou convaincre en peu de temps, l’on peut s’attendre à ce
que les moyens s’adaptent à travers une logique de la condensation. Comment les
formes brèves gèrent-elles les divers procédés qui permettent une efficacité discursive, une accélération narrative ou des condensés sémantiques ? Pour autant, existe-t-il une rhétorique et, partant de là, des effets spécifiquement liés à la brièveté ? Les formes brèves recourent-elles ainsi à une élaboration rythmique et esthétique propre ? Pour pondérer la tentation d’un déterminisme ou d’une téléologie de la forme, il faut envisager non seulement que l’efficacité et l’originalité du court soient en définitive la réduction de procédés éprouvés ailleurs mais aussi que les stratégies argumentatives ou narratives empruntent d’autres voies que celles attendues a priori.
Peut-on repérer des modes de structuration récurrents ou certaines stabilisations de procédés à l’ouverture et à la fermeture ? A la télévision, à l’instar de la séquence d’information, existe-t-il une séquence canonique dans le format court ?
Identifie-t-on des genres de prédilection (le portrait, l’interview, le reportage, etc.) dans les séquences utilisées par les formes brèves ?
Trouve-t-on dans les formes brèves des cas de réflexivité ? Si certains courts
métrages engagent même un questionnement esthétique de la brièveté, choisissant ainsi de la nier, de l’affirmer ou de la dépasser, les autres productions témoignent-elles d’un rapport à la forme qui les constitue ? La diffusion sur Internet comme la réalité des pratiques culturelles nomades via les écrans portables affectent-elles rétroactivement l’exercice de la brièveté proprement dit ?
En s’appuyant notamment sur des récurrences syntaxiques, sur un principe
d’économie discursive et sur des saillances figuratives, ne pourrions-nous pas élaborer ce que nous qualifierons de « médiagénie » du court, une configuration de propriétés typiques et congruentes ?

4) Réception des formes brèves
Enfin, nous souhaitons collecter des contributions questionnant les formes
brèves du point de vue de leur réception, qu’elle soit modèle ou empirique.
Peut-on attester de figures de spectateurs et de pratiques de réception
spécifiques aux formes brèves ? Ainsi, à la télévision, malgré les succès d’audience
affichés de certains programmes courts, nous pouvons nous interroger sur la posture effectivement adoptée par les téléspectateurs face à eux. A quel titre entrent-ils dans la pratique culturelle audiovisuelle ? Est-ce au titre d’agréments ou de coupures dans de longs tunnels publicitaires, s’adressant ainsi de fait à des spectateurs circonstanciels et distraits ? Quels programmes ont-ils réussi à devenir de vrais rendez-vous ?
Quant aux spectateurs modèles des diverses productions brèves, le régime de
croyance mobilisé par ces formes est-il identique à celui qui, à genre équivalent, apparaît dans les formats longs ? Comment les programmes courts formulent-ils les promesses de genre à destination de leurs spectateurs institutionnels ?

Calendrier
- Jusqu’au 10 mai, réception, lecture par le comité scientifique et sélection des
propositions
- Le 20 mai, notification de l’avis du comité scientifique

Publication
Les informations concernant la publication des Actes de cette journée vous seront
communiquées ultérieurement.

Texte de la proposition
Le texte de la proposition ne devra pas excéder 3 000 signes (espaces compris). Lors de l’envoi, merci de préciser votre nom et votre rattachement institutionnel (Université et Labo).

Langue
La langue de communication est le français.

Contacts
Merci d’envoyer votre proposition à ces trois adresses
amkervella@yahoo.fr
sylvie.perineau@unilim.fr
florence.rio@univ-lille3.fr