lundi 7 avril 2008

Appel à communications : Figures mythique et imaginaires de l’espace méditerranéen

Figures mythique et imaginaires de l’espace méditerranéen
Colloque international organisé dans le cadre de la
chaire UNESCO « Cinéma et imaginaire(s) »,
par l’Université de Nice - Sophia Antipolis 20-21 novembre 2008

Dans la sélection des propositions, le comité
scientifique privilégiera les textes se situant de façon précise et pertinente
sur l’un des quatre axes de réflexion suivants :
1/ L’imaginaire au cinéma : approche par genres
Si la production cinématographique est
historiquement associée à une « industrie de l’imaginaire », les
mondes et les narrations qui naissent de son activité sont le fruit d’une
inspiration largement influencée par les mythes les plus profonds de
l’humanité. Les genres cinématographiques, en particulier, s’enracinent dans
des schémas narratologiques qui reposent, entre autres, sur des figures
mythiques. Les grands mythes fondateurs se sont transformés, adaptés à de
nouvelles formes narratives, à de nouveaux paysages, pour trouver une nouvelle
expression dans certains genres littéraires, puis cinématographiques. Cet
héritage propose une lecture particulière des genres dominants de l’industrie
cinématographique, passée et actuelle : comment expliquer ce besoin de
référents, d’histoires éternelles, et comment se manifestent ces résonances ?
Comment s’opère cette déclinaison par genres en termes narratologiques ? Quels
liens peuvent ainsi être établis en terme de structure scénaristique, de «
morale », d’archétypes de héros, d’adjuvants et d’opposants etc. ? Comment et
pourquoi certaines périodes de l’histoire du cinéma privilégient un retour à
ces genres précis ? Quelle signification contemporaine proposer à l’émergence,
implicite ou explicite, des mythes fondateurs dans les genres qui structurent
l’art cinématographique ?
2/ Déclinaisons du mythe à travers les
figures cinématographiques
Les grandes figures porteuses de la narration
cinématographique au cours de l’histoire se sont construites sur des archétypes
issus de la mythologie, lesquels ont été réélaborés au gré des évolutions
sociales, politiques et techniques. L’usage qui a été fait au cours du temps
des personnages de monstres, de diables, de justiciers etc. permet d’évaluer
l’ampleur de cette continuité dans les prototypes en matière de narratologie,
dont il convient de dégager l’essence et la réincarnation. Comment identifier
ces figures et leurs déclinaisons cinématographiques ? Quelles sont les grandes
figures oubliées ? Quelles fonctions et quel sens attribuer à cette
réminiscence en fonction des époques et des recompositions géopolitiques ?
Ainsi, appréhender la notion de géographie sacrée à travers un regard
fantastique signifie sans doute se demander en quoi tel territoire se distingue
des autres et, de la sorte, quel moment de son histoire apparaît comme le plus
emblématique. Le monde actuel tend vers une affligeante uniformité, le
passé offre une échappée vers des territoires portant des peuples fortement
différenciés.
3/ Nouveaux discours, nouvelles idéologies, nouvelles figures :
limites et espoirs
Les nouvelles technologies ouvrent-elles
aujourd’hui les frontières de l’imaginaire cinématographique ? Entre effets
numériques et images de synthèse, elles agissent aux différents stades de la
réalisation des effets spéciaux et du trucage, en donnant forme à des univers
inconcevables dans le cadre de notre réalité, en corrigeant des décors, en
donnant corps à des êtres irréels ou en transformant les caractéristiques de
certains acteurs. Que devient l’allusion aux mythes et à leurs figures
lorsqu’elle est confrontée à cette nouvelle forme de réification, d’incarnation
? Quels sont les enjeux qui y prévalent ? Il existe, par exemple, sans aucun doute,
des modèles et des stratégies économiques régissant le recours à ces nouvelles
technologies ; la première d’entre elles consistant à se créer, pour quelques
acteurs, un avantage concurrentiel basé sur la captation d’un genre dans la
sphère de production (« le film à effets spéciaux »…). Y a-t-il dès lors une
relecture des mythes à la lumière des nouvelles technologies ? Quelles en sont
les principales influences ? Ces nouvelles technologies accompagnent-elles un «
appauvrissement » de l’interprétation des mythes autour de quelques mythes
fondateurs, et/ou représentent-elles une véritable chance de relectures,
d’interprétations, d’adaptations et de découvertes ? Enfin, de la mise en image
de mondes imaginaires post-modernes naissent de nouveaux discours sur le sens
du progrès, sur l’essence de l’humanité, sur le retour aux racines etc. :
comment interpréter ces nouveaux paysages narratologiques ? Des liens
existent-ils avec les mythes fondateurs ? Quelle place reste t-il à l’Homme
dans l’interprétation de sa condition ?

4/ Cinéma ethnologique : les formes de l’imaginaire

« L’imaginaire n’a de force que quand il est croyance, norme de comportement, source de morale. » (GODELIER, 2002).

Dans le récit filmique, l’image et le son donnent à voir la gestuelle et à entendre les intonations des personnes impliquées dans des relations sociales. Leurs formes d’expression se donnent dans l’ordre du discours mais également dans des formes non discursives, dans une communication non verbale. Le film ethnographique est particulièrement apte à saisir des manifestations qui représentent des rapports sociaux matérialisant de l’imaginaire lors de cérémonies, rites, relations des hommes avec les dieux, les esprits, avec ce qui est invisible, ce qui peut être sous-jacent aux formes et aux figures du pouvoir. Les symboles qui traduisent l’imaginaire des membres d’une société peuvent ainsi être appropriés et transmis par le film de l’ethnologue avec la mise en image et en son, le montage, et véhiculés au sein d’un autre univers social et culturel.

Comment le récit filmique, placé à l’articulation de l’art et des sciences sociales, donne-t-il à penser sur cet imaginaire et les pratiques sociales qui le révèlent ? Comment le film ethnographique peut-il s’inscrire dans une muséologie en association avec la présentation d’objets qui sont investis d’une part de l’imaginaire présent chez les membres d’un groupe social ?

 
Les propositions doivent être adressées par courrier électronique, avant le 10 mai 2008, à :
Stefano.LEONCINI@unice.fr
 

CONSEILS POUR LA PRESENTATION DE LA DEMANDE D’INSCRIPTION

Nombre max. de signes : 1500 signes (précisant l’axe choisi) + éventuellement bibliographie indicative

Langues de travail : français, italien, anglais

Présentation de l’auteur : 200 signes max

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